2011 : Jörg Wickram (1505-1562)

WICKRAM

 

Pour sa huitième année, le Jury du Prix Nathan Katz du patrimoine a choisi de distinguer l’œuvre de JÖRG WICKRAM et demandé à Catherine Fouquet de donner une traduction de l’un de ses textes les plus célèbres. Cette traduction a été publiée aux Éditions Arfuyen, partenaires du Prix :

Jörg WICKRAM, Joyeuses histoires à lire en diligence (Das Rollwagenbüchlin), récits, traduit de l’allemand du XVIe siècle et présenté  par Catherine Fouquet. Collection Les Cahiers d’Arfuyen n° 199. ISBN 978-2-845-90170-4

Fils naturel d’un magistrat municipal, Jörg Wickram est né à Colmar vers 1505. Son père occupa à de nombreuses reprises le poste de premier magistrat (Stettmeister). Du fait de sa naissance illégitime, Wickram ne put prétendre aux mêmes dignités que son père et dut se contenter d’un emploi subalterne comme appariteur (Ratsweibel). Néanmoins en 1546, après la mort de son père, il obtint le droit de bourgeoisie et devint en 1554 membre de la corporation du Sureau qui comprenait les travailleurs du bâtiment et des métaux.

En 1555, Jörg Wickram quitte Colmar pour Burkheim-en-Brisgau, au pied du Kaiserstuhl, où il est nommé greffier-syndic. Alors qu’à Colmar, il n’avait jamais fait état de sa fonction, il signa dès lors : « Jörg Wickram, Stadtschreiber zu Burckhaim ».

Wickram dit lui-même qu’il sait peu de latin : est-ce une précaution oratoire ou l’expression d’une réelle modestie pour ne pas rivaliser avec les grands humanistes de son siècle ? Ses activités témoignent cependant d’une grande diversité de dons. Un document de 1558 le mentionne comme peintre. Dans une lettre de 1543, Beatus Rhenanus le nomme libraire.

Dans les années 1530, il écrit pour le théâtre, d’abord dans la tradition des mystères du Moyen Âge, puis sur des thèmes bibliques. En 1545, il publie une traduction en vers des Métamorphoses d’Ovide. Il fonde à Colmar une école de maîtres chanteurs sur le modèle de celle de Fribourg qui lui vaut une grande réputation de Meistersinger : le « Hans Sachs du Trône impérial ».

Mais c’est à coup sûr dans le domaine du roman que Wickram est le plus original au point qu’on peut légitimement le considérer comme le père du roman allemand, Wickram s’affranchit des modèles français comme de la tradition médiévale et donne à la bourgeoisie montante un moyen d’expression privilégié.

C’est cependant dans un autre registre encore qu’il remporte ses plus grands succès populaires : avec un recueil de sentences humoristiques, le Losbuch, publié en 1539, et avec son fameux recueil de facéties, le Rollwagenbüchlin, publié en 1555.

La date exacte de sa mort est inconnue. Elle dut survenir au plus tard en 1562 : une édition strasbourgeoise de son drame Tobie parue à cette date le mentionne comme étant décédé.

LES ÉDITIONS 

Il existe en allemand deux éditions complètes modernes des œuvres de Jörg Wickram : d’une part, les huit volumes édités par Johannes Bolte à Tübingen (1901-1906) et réédités à New York en 1974 ; d’autre part, les treize volumes édités par Hans-Gert Roloff à Berlin et New-York de 1967 à 1990.  La liste des treize volumes de l’édition Roloff est la suivante: Ritter Galmy, 1967 • Gabriotto und Reinhart, 1967 • Knaben Spiegel. Dialog vom ungeratnen Sohn, 1968 • Vom guoten und boesen Nachbaurn, 1969 • Der Goldfaden, 1968 • Der irr reitend Pilger, 1972 • Das Rollwagenbüchlein, 1973 • Die sieben Hauptlaster, 1972 • Der verlorene Sohn Tobias, 1971 • Apostelspiel. Knaben Spiegel, 1968 • Ovids Metamorphosen, 1990

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