2019 : Marie Jaëll (1846-1925)

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Pour sa quinzième année, le Jury du Prix Nathan Katz du patrimoine a choisi de distinguer par un spécial du Jury l’œuvre de MARIE JAËLL et demandé à Lisa Erbès, Catherine Guichard et Christiane de Turckheim de constituer, à partir de la masse considérable de textes qu’elle a laissée, un ensemble représentatif de son itinéraire exceptionnel de femme, de compositrice et de chercheuse.  Cet ensemble sera publié aux Éditions Arfuyen, partenaires du Prix, en avril 2019 :

Marie JAËLL, Je suis un mauvais garçon  –Journal d’une exploratrice des rythmes et des sons. Présenté par Lisa Erbès, Catherine Guichard et Christiane de Turckheim. Postfaces de Michèle Finck, Mathieu Schneider et Daniel Bornemann. Collection Les Vies imaginaires n° 2. 256 pages. ISBN 978-2-845-90283-1

Chercheuse infatigable, Marie Jaëll a beaucoup écrit : cahiers, carnets de travail, lettres, essais. Mais, marquée par la guerre de 1870 et ayant résolument opté pour la France, elle n’a écrit qu’en français. C’est pourquoi elle n’est pas distingué ici au titre du Prix Nathan Katz et de sa Bourse de traduction, mais au titre d’un Prix spécial du Jury Nathan Katz, spécialement créé pour elle avec le soutien de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg.

Elles sont très peu nombreuses au XIXe siècle, les femmes qui ont eu le courage de mener envers et contre tout une carrière de créatrice. George Sand en littérature, recevant combien d’injures. Mais en musique ? Pianiste prodige, compositrice, théoricienne, écrivain, pédagogue, Marie Jaëll, que Liszt appelait « l’Admirable », en est une figure exemplaire.

Elle n’a cessé de lutter pour dépasser les limites que sa condition de femme lui imposait. La grande Catherine Pozzi qui fut son élève rend hommage en 1914 au magnifique chemin accompli : « Aucune figure humaine n’est aussi fascinante. Le sentiment dominant qui en émane est la grandeur, quelque chose de ce qu’avaient sans doute les Prophètes. »

Marie Trautmann est née en 1846, à Steinseltz (Bas-Rhin). Enfant prodige du piano, elle donne ses premiers concerts à dix ans et joue à Londres en 1857 devant la reine Victoria. En 1862, elle emporte le premier prix du Conservatoire de Paris.

En 1866, elle rencontre le pianiste Alfred Jaëll, né à Trieste, et l’épouse. Ils donnent ensemble des concerts dans toute l’Europe.

Elle poursuit sa formation avec César Franck et Saint-Saëns et commence à composer. Liszt fait éditer ses Valses à quatre mains, qu’il joue avec Saint-Saëns à Bayreuth. Après la guerre de 1870, elle renonce à sa carrière en Allemagne et décide de vivre à Paris.

Après la mort de son mari, elle fait de longs séjours auprès de Liszt à Weimar (1883-1885). Liszt lui dédie sa troisième Valse de Méphisto. Elle est en 1887 la première femme admise à la Société nationale des Compositeurs de Musique de Paris. Elle élabore une nouvelle méthode de piano et forme de nombreux élèves.

Passionnée par la relation entre le cerveau et la main, elle se lie avec Charles Féré, médecin disciple de Charcot, et suit à la Sorbonne des cours de physique, botanique et biologie. Après la mort de Féré (1907), elle se replie dans son atelier parisien. Elle y a notamment pour élèves Albert Schweitzer et Catherine Pozzi. Elle meurt en février 1925.

JAELL site

4 avril, 18 h 30 : Hommage à Marie Jaëll et à ses éditrices

L’hommage à Marie Jaëll et à ses éditrices Lisa Erbès, Catherine Guichard et Christiane de Turckheim aura lieu le jeudi 4 avril à 18 h 30 également dans l’auditorium de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg.

Le Prix spécial du Jury Nathan Katz sera remis par CHRISTOPHE DIDIER, délégué à l’action scientifique et aux relations internationales de la BNU, à Lisa Erbès, Catherine Guichard et Christiane de Turckheim, pour la première édition française d’un choix des cahiers et correspondances de Marie Jaëll sous le titre Je suis un mauvais garçon. Journal d’une exploratrice des rythmes et des sons.

Participeront à cet hommage, GÉRARD LITTLER, président du Jury du Prix Nathan Katz, SÉBASTIEN TROESTER, spécialiste de l’œuvre musicale de Marie Jaëll, DANIEL BORNEMANN, conservateur en chef en charge des réserves de la BNU.

Au cours de cette séance seront projetés deux extraits de films : un Lied et une mélodie de Marie Jaëll, enregistrement d’un concert avec Catherine Dubosc et Lara Erbès et un extrait de la Sonate de Marie Jaëll, enregistrement d’un concert avec Lisa Erbès.

L et L ERBÈS rrevu

5 avril, 20 h 30 : concert Marie Jaëll et Franz Liszt par le duo Lara et Lisa Erbès

En collaboration avec le Centre Emmanel Mounier, un concert exceptionnel en hommage à Marie Jaëll sera donné par le duo Lara et Lisa Erbès (piano et violoncelle) le vendredi 5 avril à 20 h 30 dans la très belle salle du Consistoire (salle Koch) de la Médiathèque protestante, quai Saint Thomas, à Strasbourg.

Au programme, des œuvres de MARIE JAËLL : Die Wang ist blass (1880), Sept pièces faciles pour piano (1899) et la Sonate pour violoncelle et piano (1881, 1886).

Mais aussi des œuvres de FRANZ LISZT : Première Élégie (1874) et Die Zelle in Nonnenwerth (1883).

En contrepoint de ces compositions seront lus des textes de Marie Jaëll sur la composition et sur l’enseignement musical ainsi que des textes sur Liszt et des échanges épistolaires.

ENTRÉE LIBRE (plateau).

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Quelque mots sur le Duo Lara et Lisa Erbès. Le duo a donné de nombreux concerts en France et en Allemagne depuis 1982 ; son répertoire va de Beethoven à la musique contemporaine. Les deux sœurs ont enregistré la sonate inédite de Marie Jaëll pour le label Solstice en 2005.

LARA ERBÈS, après avoir obtenu les premiers prix de piano et de musique de chambre au Conservatoire National de Région de Strasbourg dans la classe de Gérard Frémy,  a été reçue au Conservatoire National Supérieur de Paris et obtient le Premier Prix de piano dans la classe de Ventsislav Yankoff. Elle suit alors le cycle de perfectionnement à la Folkwang Musikhochschule de Essen (Allemagne) et termine ses études en 1989 avec le Diplôme de concertiste. Titulaire du C.A., elle est professeur de piano au Conservatoire de Strasbourg. Parallèlement à son activité pédagogique, elle mène une carrière de concertiste en soliste et dans diverses formations de musique de chambre, ainsi qu’en accompagnement de chanteurs. Son répertoire s’étend de Bach à la musique contemporaine; elle a travaillé sous la direction de John Cage et assuré la création d’œuvres en solo et trio. Elle a participé aux festivals Musica à Strasbourg, Radio-France à Montpellier, fondation Gulbenkian à Lisbonne.

LISA ERBÈS, après des études musicales au Conservatoire de Strasbourg auprès de Jean Deplace couronnées par les premières médailles de violoncelle et de musique de chambre, est entrée à la Folkwang Musikhochschule de Essen, où elle obtient le Diplôme de maturité artistique. Elle suit ensuite un cycle de perfectionnement au Conservatoire Tchaïkowsky de Moscou avec Natalia Chakhovskaya .  Parmi les maîtres rencontrés lors des master-classes qui enrichirent sa formation, deux ont eu une influence particulièrement déterminante : Pierre Fournier pour la sonorité, puis Anner Bylsma, qui l’a initiée au violoncelle baroque. Lauréate de la Fondation Menuhin, son répertoire s’étend de la musique baroque à la création contemporaine. Elle a également composé et joué les musiques de scène de plusieurs pièces de théâtre. Elle donne des concerts en solo et en musique de chambre dans différentes formations, et en duo avec Lara Erbes. Invitée notamment aux festivals d’Édimbourg, Avignon, Musica à Strasbourg, Radio-France à Montpellier, Agora à Paris, elle a joué dans de nombreuses villes d’Europe et d’Afrique.  Elle enseigne le violoncelle au Conservatoire de Strasbourg.

Contact : lisa.erbes@sfr.fr – Tel. 33 3 69 08 29 97 – 06 63 317 418

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