2012 : Émile Storck (1899-1973)

STORCK

Pour sa neuvième année, le Jury du Prix Nathan Katz du patrimoine a choisi de distinguer l’œuvre de ÉMILE STORCK  et demandé au Cercle Émile Storck de donner des traduction de ses poèmes. Ces traductions ont été publiées en édition bilingue aux Éditions Arfuyen, partenaires du Prix :

Émile STORCK, Par les fossés et les haies (In Gràwe un Hecke), poèmes, traduit de l’alsacien par le Cercle Émile Storck (Jean-Paul Gunsett, Richard Ledermann, Jean-Paul Sorg et Albert Strickler). Bilingue alsacien-français.  Préface et notes par Jean-Paul Sorg. Collection Neige n° 25. ISBN 978-2-845-90184-1

Émile Storck est né en 1899 Guebwiller (Haut-Rhin), dans une famille ouvrière nombreuse. Son père, contremaître dans une usine de métallurgie, était de langue alsacienne ; sa mère, Mathilde Millon, née à Lapoutroie, parlait le welche.

En 1916, il entre à l’école de formation des instituteurs. À dix-huit ans, il est mobilisé comme télégraphiste à Berlin, puis dans la Somme. Face aux troupes françaises, il refuse de tirer. Emprisonné à Cologne pour insubordination, l’armistice lui permet d’être bientôt libéré par les troupes américaines. Il accomplit son service militaire dans un régiment du génie cantonné à Épinal.

Après des postes d’instituteur dans des villages du Haut-Rhin, il obtient l’agrégation d’allemand et est nommé à Lons-le-Saunier, Annecy et Montpellier. À Digne, il découvre une flore très riche et des variétés de papillon qu’il collectionne.

Il est à nouveau mobilisé en 1939 avec le grade de lieutenant. Après la guerre, il obtient sa mutation pour l’École Normale de jeunes filles de Guebwiller : « Après ma rentrée définitive en 1951, tous les rêves de mes randonnées et de mes promenades se mirent à m’obséder pour réclamer une rédaction. Il en résulta Le chariot d’or, une pièce d’abord touffue, mais élaguée peu à peu, et les Melodie uf der Panfleet, dont plusieurs poésies héritèrent des éléments inutilisés. » Entre 1953 à 1967, il écrit deux recueils de poèmes et cinq pièces de théâtre. Il rédige dans le même temps deux ouvrages de pédagogie.

Retraité de l’Éducation nationale en 1965, il est tellement affecté par l’insuccès de sa pièce Mathis Nithart, représentée en 1967 par le Théâtre Alsacien de Mulhouse, qu’il renonce à la littérature. Il voyait avec une grande tristesse la progressive désaffection pour la langue et la culture alsaciennes et s’interrogeait sur le sens et l’avenir de son œuvre. Il souffrait d’infirmités, sa vue baissait, il était diabétique. En 1972, il est amputé d’une jambe, atteinte d’un début de gangrène lors de son incarcération à Cologne en 1918.

Il meurt le 9 novembre 1973, dans l’ancienne maison paternelle, sans s’être jamais marié ni avoir eu d’enfant. Proche de lui demeurait son frère aîné Joseph Storck, qui a été reconnu « Juste parmi les nations » en 1998. Également agrégé d’allemand, proviseur puis inspecteur d’académie, élu maire de Guebwiller en 1971, il se chargea de l’héritage littéraire de son cadet. Mais les temps n’étaient pas propices et ses manuscrits et collections furent dispersés.

Émile Storck a publié chez Alsatia, à Colmar, six ouvrages : Der goldig Wage, drame en cinq tableaux (1954) • Melodie uf der Panfleet, recueil de poèmes (1957) recueil de poèmes • Lieder vu Sunne un Schàtte, recueil de poèmes (1962) • Màidle wiss im Felsetal, drame en trois actes, et Vergib uns unsri Schuld, drame en un acte (1962) • E Summertrauim, conte de Noël en trois actes (1966) • Mathis Nithart, e Kinschtler im Bürekrieg, drame historique en quatre actes (1967).

Également chez Alsatia ont paru sous sa signature deux livres pour l’enseignement de la langue allemande : Alltag und Sonntag (1953) • Lebensfreude (1962).

Les éditions bf ont publié en 1999 Baudelaire et Verlaine en alsacien, présenté par Jean-Paul Sorg, reprenant les traductions publiées dans Màidle wiss im Felsetal et dans Mathis Nithart.

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